Au sommaire :
- Publication scientifique, une taxonomie pour toutes les contributions.
- Un nouveau manuel pour les référents à l’intégrité scientifique
- Société savantes et promotion de l’intégrité scientifique.
- Un guide pour des collaborations intègres
- Les pratiques prédatrices de publication en progression
- Un outil pour traquer les articles soumis frauduleux
- Une charte d’expression publique à INRAE
- Les dernières nominations
- Les événements à venir et à revoir.
À LA UNE
Mieux reconnaître tous les contributeurs d’une publication scientifique
La liste des auteurs d’une publication scientifique reste l’une des sources importantes de conflits et de manquements à l’intégrité scientifique. Se joue là, en effet, une grande part de la reconnaissance académique. Cette liste d’auteurs permet rarement d’identifier clairement les contributions respectives de tous les participants au travail publié. En décrivant ces contributions via 14 rôles possibles, la taxonomie CRedit pallie le problème. Sa publication par l’agence américaine de normalisation NISO (National Informations Standards Organization) lui donne une nouvelle assise qui, selon Marie Claude Deboin, déléguée à l’information scientifique et technique au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) devrait favoriser son appropriation. Elle décrit pour l’Ofis l’intérêt de cette démarche tout en soulignant certaines limites.
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
Un nouveau manuel, boîte à outils pour les RIS
Un groupe de cinq référents à l’intégrité scientifique (RIS) appartenant au RESINT, réseau rassemblant des référents, a travaillé pendant 2 ans à un nouveau manuel de procédures de traitement des signalements. L’objectif ? Accompagner au mieux et très concrètement les RIS dans leur mission d’instruction.
Le document riche de plus d’une centaine de pages, en partie sous forme de fiches pratiques, est actuellement en cours de validation par l’ensemble du RESINT. La version amendée sera diffusée à l’automne. Mais d’ores et déjà, Alexandre Serres, coordinateur du groupe de travail, explique la démarche et les choix qui ont présidé à la rédaction de ce manuel et le tient avec l’Ofis disponible sur demande.
LA RECHERCHE SUR LA RECHERCHE
Sociétés savantes et promotion de l’intégrité scientifique
Comment les sociétés savantes européennes s’emparent-elles de l’intégrité scientifique, émettent-elles des recommandations et si oui de quel type ? S’alignent-elles sur le code de conduite européen (code ALLEA) ? Existe-t-il des différences notables entre disciplines ? C’est à ce type de questions que l’étude comparative réalisée par le consortium EnTIRE, première du genre, s’est attachée à répondre.
Premier constat, parmi les 245 sociétés savantes européennes disciplinaires recensées moins de 25%, toutes disciplines confondues, émettent des recommandations en matière d’intégrité scientifique à leurs membres. 46 sociétés ont élaboré leurs propres directives, 16 font référence à des documents externes et 8 font les deux. Dans l’ensemble, elles mentionnent peu le code ALLEA.
Deuxième point, parmi les 245 sociétés savantes européennes disciplinaires recensées moins de 25%, toutes disciplines confondues, émettent des recommandations en matière d’intégrité scientifique à leurs membres. 46 sociétés ont élaboré leurs propres directives, 16 font référence à des documents externes et 8 font les deux. Dans l’ensemble, elles mentionnent peu le code ALLEA.
De manière générale, et à la différence du code ALLEA, les sociétés mettent l’accent sur l’environnement de recherche. Une complémentarité intéressante selon le consortium, qui encourage fortement toutes les sociétés savantes à réfléchir aux besoins spécifiques de leur discipline, à développer leurs propres recommandations et… à approuver explicitement le code ALLEA.
VU D’AILLEURS
Irlande : un guide pour des collaborations respectueuses de l’intégrité scientifique
Le forum national de l’intégrité scientifique irlandais -coordonné par la Technological Higher Education Associationet l’Irish Universities Association a publié un nouveau document entièrement dédié au respect de intégrité scientifique dans le cadre de collaborations de recherche. Le Framework-to-Enhance-Research-Integrity-in-Collaborations synthétise tous les points d’attention à intégrer quand on met en place une nouvelle collaboration de recherche pour s’assurer de la mener conformément aux bonnes pratiques. Qu’il s’agisse de collaboration au sein d’un même établissement, entre institutions, disciplines, nations ou entre partenaires des secteurs public, privé ou associatif. Il s’adresse à tous les acteurs de la recherche irlandaise. Mais avec une forte dimension internationale et des problématiques tout à fait transposables, il est aussi utile à leurs homologues d’autres nationalités. En voici une présentation par son auteure principale, Maura Hiney.
EN CHIFFRES
1 million
C’est le nombre de chercheuses et chercheurs dans le monde qui seraient impactés par des pratiques prédatrices de publication, selon le rapport “Combatting Predatory Academic Journals and Conferences” publié en mars 2022 par The InterAcademy Partnership (IAP). Cette estimation est obtenue en extrapolant les résultats d’une enquête menée auprès de 1872 chercheuses et chercheurs, de 112 pays, de toute discipline et de tout niveau de carrière : 11% ayant répondu avoir déjà publié, sciemment ou non, dans des revues prédatrices. L’IAP veut ainsi alerter sur l’importance du problème qui mérite à ses yeux plus d’attention et d’action qu’il n’en suscite actuellement. Même si l’enquête révèle que 80 % des sondés ont conscience du caractère préoccupant ou croissant du phénomène dans leurs pays, particulièrement quand ils sont de pays à revenus faibles et intermédiaires et quand ils sont en début de carrière.
INITIATIVES À SIGNALER
Un nouvel outil pour traquer les articles frauduleux avant publication
Face à l’explosion de fausses publications scientifiques, les initiatives pour les contrer se multiplient. Ainsi, Springer Nature et l’Université Grenoble Alpes se sont alliés pour développer et mettre à disposition des éditeurs, en accès libre, un nouveau logiciel PySciDetect, capable de détecter des articles frauduleux écrits à l’aide de programmes générateurs de faux textes. Il s’agit d’une version plus performante du précédent logiciel de l’informaticien grenoblois Cyril Labbé, SciDetect, et écrite dans un langage qui permet une utilisation plus large. L’objectif est de repérer ces faux dès leur soumission.
Une charte d’expression publique au service du dialogue entre science et société
« L’INRAE s’engage par cette charte à soutenir et accompagner ses personnels en leur donnant des repères pour favoriser une expression publique en adéquation avec la qualité des travaux qu’ils mènent et les attentes de la société, contribuant à tisser avec cette dernière un lien de confiance ». La charte publiée par l’INRAE fin mars est le fruit d’un travail entamé au printemps 2021, sous la houlette de Françoise Simon-Plas (déléguée à la déontologie) et Sandrine Vinzant (directrice de la communication). Le document « a pour objectif de donner des repères clarifiés et partagés par tous concernant les enjeux de cette expression publique et les principes qui doivent la guider. »
Podcast et chaine Youtube
Le programme européen Path2integrity lance un podcast et une chaine dédiée à l’intégrité scientifique « Teaching & Learning Research Integrity ». L’invitée de la première émission est la coordinatrice du programme, Julia Priess-Buchheit, qui partage l’histoire de ce projet.
NOMINATIONS
Les nouveaux référents et nouvelles référentes à l’intégrité scientifique nommés en France
- En février 2022 : Antonella Romano à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Ségolène Aymé à l’Institut du Cerveau, Youssef Guenzoui à l’université de la Polynésie française.
- En mars 2022 : Peggy Lafuste à l’université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne, Véronique Thireau à l’université de Nîmes, Simon Saule à l’Université Paris Saclay, Silvère Bonnabel à l’université de la Nouvelle-Calédonie, Fabrice Lefevre à Avignon université Bertrand Garbay à Bordeaux INP.
Vous cherchez qui est votre référent ou référente à l’intégrité scientifique : retrouvez tous les RIS sur l’annuaire de l’Ofis
Les nouveaux membres nommés au conseil d’orientation de l’Ofis, le CoFIS
Évelyne Decullier, chef de projet recherche, recherche et épidémiologie cliniques, Hospices Civils de Lyon, Nicolas Fressengeas, professeur des universités, physicien, chargé de mission Science Ouverte, Université de Lorraine, Zoé Hammatt, avocate en droit et éthique en médecine, présidente de Z Consulting, Laurence Pruvost, directrice de recherche, physicienne, CNRS, Danièle Quantin, présidente d’un Pôle de Compétitivité Materalia, présidente-sortante de la Société Française de Métallurgie et des Matériaux.
ÉVÈNEMENTS
25-26 mai 2022
La conférence annuelle de UKRIO, l’office anglais d’intégrité scientifique se tient en virtuel du 25 mai 11h au 26 Mai 14h sur le thème : ‘Good research practice: culture, environment and sustainability’, avec notamment Patrick Vallance, conseiller scientifique auprès du gouvernement.
29 mai -1er juin 2022
La 7e conférence mondiale de l’intégrité scientifique se déroule au Cap, en Afrique du Sud sur le thème : «Favoriser l’intégrité scientifique dans un monde inégal ».
Programme, ateliers, forum sur le site de la conférence
9 juin 2022
Le colloque 2022 de l’Ofis a lieu au Collège de France de 9h à 18h30. Les 4 temps forts de la journée :
- Intégrité scientifique et liberté académique
- La parole scientifique dans les médias, en particulier les médias sociaux
- Quelle articulation entre parole institutionnelle et parole individuelle ?
- Perspectives d’action.
À revoir
Le webinaire « De la science ouverte à l’intégrité scientifique » organisé le 18 mars 2022 par Datactivist et Couperin.org, portant notamment sur la conservation des données est consultable en ligne.
Contact
Hélène Le Meur Responsable de l’infolettre
Hcéres